L'histoire du vin de bourgogne en quelques dates
Le vin s'est répandu en Gaule avec les invasions romaines à partir de 125 avant Jésus-Christ. Plantée d'abord en Provence et près de Narbonne, la vigne s'est peu à peu implantée vers le Nord. L'histoire du vin en Bourgogne peut ainsi se résumer en quelques dates :
De 312 date la première attestation écrite de la présence de la vigne près de la ville de Beaune : les habitants d'Autun adressent en effet une lettre à l'empereur Constantin pour se plaindre du mauvais état des vignes demandant par la même occasion une baisse des impôts.
En 630, le duc de Bourgogne donne à l'abbaye de Bèze un vaste domaine à Gevrey-Chambertin, plus connu aujourd'hui sous le nom de Clos de Bèze, alors resté inchangé. C'est ce qu'on peut appeler le début de l'aventure des moines-vignerons qui délimiteront les futurs grands crus de la Côte.
Si la qualité des vins bourguignons doit beaucoup aux moines, il n'en furent cependant pas les seuls défenseurs : aux XIVème et XVème siècles, les ducs de Bourgogne - qui s'intitulaient « Seigneurs des meilleurs vins de la Chrétienté » - veillèrent, eux aussi, sur l'un des plus beaux fleurons de leur état… au point de tenter d'interdire déjà le cépage gamay, jugé « mauvais » et « déloyal ». En 1395, c'est un édit de Philippe le Hardi qui ordonne l'arrachage du gamay au profit du pinot noir, réputé plus fin. Ainsi s'impose la notion de vin de qualité en Bourgogne. De cette époque, la cour pontificale en Avignon se délectait des vins de Beaune… et par la suite, celle de Versailles ne se montra pas moins passionnée : Louis XVI remerciait le ciel de lui avoir fait connaître les vins de la Romanée et Madame de Pompadour tenta sans succès de devenir propriétaire de ce même cru. Bref peu de vin bénéficient encore d'un extraordinaire prestige.
En 1790, avec la révolution et la séparation du clergé et de l'Etat, les vignes des abbayes sont vendues comme biens nationaux. Le Clos Vougeot, le Clos de Tart, la Romanée Saint-Vivant : les joyaux de la Bourgogne sont rachetés par la bourgeoisie locale et parisienne.
Entre 1880 et 1890, le phylloxéra arriva malheureusement en Bourgogne. Il faut arracher toutes les vignes pour les replanter sur un porte-greffe américain. C'est en 1944 que sera arrachée la dernière vigne malade, celle de la Romanée-Conti.
Mais très vite la notoriété des vins de Bourgogne reprend le dessus : en 1851, la première vente aux enchères des vins des Hospices de Beaune ou encore le premier classement des vins de Côte-d'Or en 1861 marquent ce renouveau. La première appellation d'origine contrôlée (AOC) date elle de 1936.