
Vignoble de Châteauneuf-du-Pape et le Rhône en arrière-plan vus du château
Crédit photos : ©Sophie Ducharme
Adaptation aux changements climatiques
Les changements climatiques, et notamment le réchauffement global, représente un réel défi pour la viticulture et Châteauneuf-du-Pape ne fait pas exception. Il fait de plus en plus chaud et qui dit chaleur, dit plus de sucre et donc des taux d’alcool plus élevés. Sur certains millésimes, 2019 par exemple, il a fait plus de 40 degrés pendant tout un mois. Les épisodes de sécheresse s’accumulent et les vignerons n’ont d’autre choix que d’adapter leur travail à cette réalité.
À Châteauneuf-du-Pape, certains cépages phares sont connus pour atteindre des degrés alcooliques particulièrement élevés. C’est le cas du cépage blanc Roussanne ainsi que du Grenache, cépage emblématique de l’appellation. Alexandre Favier explique que les vendanges se font de plus en plus tôt, afin d’éviter un degré alcoolique trop élevé.
❝ Les vendanges commencent plus tôt, vers 6h30 du matin et se termine vers 11h30, afin de conserver le maximum de fraîcheur du fruit. ❞
13 cépages autorisés, pour une meilleure flexibilité
L’AOC Châteauneuf-du-Pape autorise 13 cépages, dont certains sont plus populaires que d’autres. 13 cépages, c’est une liberté pour les viticulteurs. Si la Roussanne et le Grenache tendent tranquillement à diminuer au niveau de l’encépagement du fait de leur degré alcoolique très élevé, d’autres cépages autochtones, moins populaires, attirent l’attention des viticulteurs. Le cépage blanc Picpoul, bien que moins aromatique et souvent utilisé en cépage complémentaire dans un assemblage, apporte beaucoup de fraîcheur et répond donc aux besoins non seulement des consommateurs, mais des conditions climatiques qui changent. C’est également le cas du Mourvèdre ou du Cinsault, cépages rouges tardifs qui sont de plus en plus plantés puisqu’adaptés au réchauffement global. La transition est cependant longue et les viticulteurs l’abordent avec prudence. Bien que légalement la vigne puisse produire du Châteauneuf-du-Pape à partir de la troisième année, il faut compter une vingtaine d'années avant d'obtenir des baies de qualité et une quarantaine d’années pour un équilibre idéal entre production et qualité ! La question de l'encépagement n'est donc pas prise à la légère pour les viticulteurs de l'AOC qui vise un résultat irréprochable.