Domaine de l'Aurage, le style Mitjavile dans la légende bordelaise

Installé avec Caroline son épouse sur 20 hectares, Louis Mitjavile, reprend le Château Cadet en 2007 et en change le nom pour Domaine de l'Aurage. Dès les débuts il a fallu écouler les stocks des anciens propriétaires sous le nom Château Cadet mais l'envie de produire son propre vin en mettant à l'œuvre l'héritage du savoir-faire familial s'impose. En baptisant la cuvée de son nom originel, le couple marque la volonté de conserver la grandeur classique d'une production, tout en s'en dissociant.

On ne s'y trompe pas : cette cuvée est l'œuvre d'un viticulteur hors pair plus attiré par le potentiel du terroir que par le cachet d'une appellation. Ses vins dépassent d'ailleurs de loin l'appellation Castillon.

Un terrain de jeu où il excelle dans l'interprétation de son cépage de prédilection : le Merlot. C'est d'ailleurs la spécialité des Mitjavile. Souvent sollicité dans le Bordelais, Loulou intervient aussi dans d'autres vignobles : le Rhône ou encore le Languedoc. Ce qui l'anime, c'est la recherche de performance : Révéler le meilleur du terroir, pour élever un vin au meilleur de son expression : En extraire sa quintessence.

Réaliser des prouesses en jouant sur les paramètres : aléas du climat, taille particulière de la vigne particulière, sélection de l'ensemble des grains à parfaite maturation, défi de réussir les assemblages dès le pressurage, choix méticuleux des fûts pour soigner l'élevage, étape essentielle pour produire de grands vins... C'est le fruit d'un travail constant d'observation et de réflexion.

Un ensemble de choses qui puise sa source dans le parcours de son père François. Ce dernier a fait du nom Mitjavile, une légende du Bordelais dans les années 80.

Pionnier farouchement indépendant et fort audacieux, le très charismatique François Mitjavile a su rivaliser avec l'appellation Saint-émilion. Entré par la petite porte dans les années 70, implanté sur le fameux Château Tertre-Rotebœuf. Il a su percer en misant sur le talent.

"Au début, personne ne s'intéressait à ce vin, se développer sur la performance et l'exigence de qualité est devenu une obligation", nous confie Loulou.

Millésime après millésime, il a fallu valoriser le rendement de ces 3 petits hectares sans aucune autre issue que de tendre vers le but ultime : miser sur l'exigence de qualité pour valoriser le terroir.

Les efforts du père pour répondre à cette obligation ont été récompensés avec le temps : même s'il n'y avait pas véritablement de tapage sur ces très très bons vins boudés par la presse spécialisée... le nom de Mitjavile a fini par faire échos dans le milieu si fermé des Grand Crus du Bordelais : l'artiste-vinificateur a hissé le Tertre-Rotebœuf au niveau des plus grands vins de son appellation, surpassant parfois un Cheval ou Ausone lors de dégustation à l'aveugle.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Château Tertre-Rotebœuf n'a jamais figuré sur la liste des Grands Crus Classés. Renonçant au classement, le père a construit son propre univers, de la production à la commercialisation. Et pour vendre, François Mitjavile n'a pas dérogé à ses principes de relations durables avec ses négociants ! Vinatis a le plaisir de compter parmi les partenaires privilégiés de la famille !