Comment est fait le rosé ?
Rosé de macération
Les rosés de macération sont élaborés à partir de raisins à peau rouge que l’on met en cuve, avant le début de la fermentation. Les baies libèrent alors la pulpe, la peau, les pépins, sans oublier le jus. C’est pendant cette courte période de cuvaison, pouvant aller de 2h à 24h, que le jus s’imprègne des pigments et des arômes contenus dans les particules solides de la baie. Cette étape donne sa couleur rosée au vin. Le temps de macération dépend entièrement du vigneron, selon le style et la couleur qu’il souhaite obtenir. Une fois cette étape terminée, le jus est pressé afin de séparer le moût des parties solides. La vinification se poursuit avec une fermentation à basse température afin d’assurer la préservation d’un maximum d’arômes.
Rosé de presse
Tout comme pour l’élaboration du vin blanc, les raisins sont pressés immédiatement après la vendange. Puisque le moût est rapidement séparé de la peau, la robe du vin rosé de presse est très pâle et claire. Elle peut être presque blanche, jusqu’à rose saumon. Les rosés de presse sont populaires et répondent à une certaine demande de rosés de plus en plus pâles. Ces vins sont conçus pour être consommés dans leur jeunesse et ne sont pas aptes au vieillissement.
Rosé de saignée
Cette technique s’apparente à celle du rosé de macération. Les baies à peau rouge sont mises en cuve après la vendange afin que le jus puisse s’imprégner des pigments et des arômes des cépages. Cette vendange est cependant initialement destinée à produire des vins rouges. Après quelques heures en cuve, une partie du jus est libérée. C’est ce qu’on appelle « la saignée ». Cette partie libérée a déjà une teinte rosée plus ou moins foncée, tout dépendamment du style et de la couleur souhaitée par le vigneron. Elle est ensuite vinifiée à part afin de devenir un vin rosé. Cette méthode est très courante dans les régions productrices de vins rouges, tels que dans le bordelais ou encore dans le Sud du Rhône. C’est d’ailleurs le cas de l’AOC Tavel. Les rosés de saignée sont identifiables par leur robe particulièrement foncée, presque rouge, ainsi que par leur structure en bouche. Tout comme les rosés de macération, ils possèdent une certaine structure tannique. Vous l’aurez peut-être deviné, le Bordeaux Clairet est un rosé de saignée !
Rosé d’assemblages
Tel que son nom l’indique, cette technique assemble des vins : rouges et blancs. Seule une faible proportion de vin rouge, environ 5%, est nécessaire à l’obtention d’une couleur rosée. Bien que cette technique soit répandue dans plusieurs régions viticoles du monde, elle est interdite dans la plupart des pays de l’union européenne. De plus, elle demeure controversée. Ainsi, son utilisation pour les vins tranquilles en Europe ne concerne que très peu de régions. Une appellation bien connue ayant recourt à cette technique est l’AOC Champagne qui assemble vin rouge et vin blanc afin d’obtenir un Champagne rosé. Cela ne concerne cependant que quelques cuvées en Champagne.