Vin suisse, un trésor méconnu

La Suisse, acteur important sur le marché du vin

Peu connue pour ses vins et malgré sa petite superficie, la Suisse connaît pourtant une place importante dans le marché du vin.

Tout d'abord, la consommation de vin est élevée, les habitants de cette vieille nation viticole font partie des plus gros consommateurs de vins au niveau mondial. Avec 85 millions de litres de vin par an. (chiffres de l'OFAG (Office fédéral de l'agriculture sur l'année 2015), la production ne couvre cependant pas la demande et le pays recourt aux importations.

En effet, alors que les Suisses comptent parmi les premiers importateurs de vin, c'est aussi eux qui consomment la quasi-totalité de leur production. Le vin Suisse s'exporte donc peu mais est très consommé sur place. Ce qui fait de la Suisse un pays consommateur et producteur de vin.

Un patrimoine classé par l'UNESCO

Bordé en partie par le lac Léman et dominé par les Alpes, Lavaux est le joyau de la Riviera suisse.

Célèbre pour son vignoble en terrasses, ce site du canton de Vaud est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 28 juin 2007. L'appellation d'origine contrôlée (Lavaux AOC) incarne la plus célèbre et la plus prestigieuse appellation vaudoise parmi les 8 existantes (Chablais, Lavaux, Dézaley Grand cru, Calamin Grand cru, La Côte, Côtes-de-l'Orbe, Bonvillars et Vully).

Sur les pentes vertigineuses dévalant sur le lac, que les vignerons ont appris petit à petit à apprivoiser, le Fendant Roux (Chasselas) est le cépage roi ! Avec plus de 10 000 parcelles de vignes bordées de 400 kilomètres de murets, un travail de titan réalisé au Moyen Age par les moines cisterciens, ce paysage est à couper le souffle !

L'aventure a commencé au XIème siècle, après l'arrivée d'un nouvel évêque à Lausanne. Ce dernier a eu l'intuition que les pentes bien exposées au soleil se prêteraient à la viticulture. Petit à petit, en 3 siècles, le défrichement, l'aménagement en terrasses soutenues par des murets ont donné naissance au paysage que nous connaissons aujourd'hui. Un paysage façonné par l'homme et qui n'a connu qu'une exploitation à travers les âges : celle de la culture de la vigne.

Depuis quelques temps, une activité annexe côtoie le travail des producteurs : l'œnotourisme. Chambres d'hôtes chez les vignerons, balades dans les vignes à pied ou en vélo, ces pentes abruptes attirent les touristes, du néophyte au connaisseur qui littéralement, peuvent étancher leur soif de curiosité avec la dégustation du Fendant Roux.

Le site a d'ailleurs été classé comme lieu à visiter par le New York Times en 2016 parmi plus d'une cinquantaine de destinations. Il se classe au 25ème rang devant Washington (26ème), Barcelone (29ème) ou encore Sydney (51ème).

Une seconde, imaginez ! Vous en train de savourer la fraîcheur d'un Fendant sur les balcons du Léman, vue panoramique sur les montagnes et votre visage inondé de rayons lumineux... Si c'est pas une image de carte postale !

Des prix élevés justifiés

Pourtant, si le vigneron peut se vanter de conditions d'ensoleillement clémentes, il ne peut en dire autant du travail de la vigne sur les pentes escarpées des vignobles suisses. Par exemple, les pentes de Lavaux descendent vers le Léman en variant entre 13 et 43% d'inclinaison. La plus grosse production vinicole provient du Valais où les vignes s'étirent le long du Rhône sur des pentes bien exposées entre 450 et 800 mètres d'altitude. A Visperterminen, les ceps d'Heida (nom local du Savagnin Blanc) culminent même à 1150 mètres, ce qui lui vaut la réputation de vignoble le plus élevé d'Europe. Les pentes sont difficiles et coûteuses à cultiver, ce qui se traduit par des prix moyens élevés pour les meilleurs vins suisses.

L'accès réduit aux engins motorisés a favorisé d'autres techniques de culture : Construction de petits cabanons dans le vignoble pour le dépôt du matériel, pressage des raisins sur place avant d'être transféré dans la vallée via un pipeline, remonte-pente... ces recours ne dispensent pourtant pas un ramassage manuel des raisins.

Si chemins escarpés, vignobles suspendus et coteaux en pente abrupte rendent la culture difficile de la vigne et expliquent en partie le prix élevé du vin suisse, un autre facteur est en cause.

Comme nous l'avons dit, la production de vin ne couvre pas la demande et la quasi-totalité du vin suisse est consommée par des Suisses. Seulement 1% du vin suisse est exporté, ce qui justifie les prix élevés pour un vin qui se fait rare. Selon les chiffres de l'OFAG (Office fédéral de l'agriculture), la viticulture suisse ne satisfait qu'un tiers des besoins du marché suisse.

Une petite production qui, combinée à la culture difficile de la vigne permet de mieux considérer le coût d'une bouteille. Certes, les vins suisses sont chers mais la qualité est au rendez-vous !