Pourquoi le Champagne coûte si cher ?
Vous avez sans doute remarqué que les champagnes affichent un prix toujours plus cher que d'autres vins mousseux. Quels sont les facteurs déterminant le prix d'un champagne ? Vinatis vous éclaire sur le sujet.
Vous avez sans doute remarqué que les champagnes affichent un prix toujours plus cher que d'autres vins mousseux. Quels sont les facteurs déterminant le prix d'un champagne ? Vinatis vous éclaire sur le sujet.
Les raisins de Champagne coûtent cher. Très cher... En effet, ce sont les raisins parmi les plus chers du monde ! Les sites de production étant bien délimités dans le vignoble champenois, le prix des baies s'élève entre 6€ et 7€/ kg. Une prime peut être ajoutée à ce prix dans le cas de domaines en agriculture biologique ou en démarches environnementales. En Champagne, plusieurs domaines exploitent les hectares de vignes selon les principes d'une agriculture biologique ou d'une agriculture raisonnée. Le vignoble de Champagne est en effet investi dans une viticulture respectueuse de l'environnement et d'ici une dizaine d'années, la quasi-totalité des exploitants sera certifiée biologique, pour répondre à la demande de plus en plus croissante de champagne bio.
Les cépages du champagne les plus utilisés sont le Pinot Noir, le Pinot Meunier et le Chardonnay. Ce sont en effet ces cépages qui confèrent le plus d'arômes et de complexité au célèbre vin mousseux. D'autres cépages sont cependant autorisés dans les assemblages, bien qu'ils ne représentent qu'une infime quantité. C'est le cas de l'Arbane, le Petit Meslier, le Pinot Blanc, ainsi que le Pinot Gris. Pour produire une bouteille de champagne de 75cl, il faut 1,2 kg de raisins. Seulement pour les raisins contenus dans le flacon, cela représente environ 7,20€ par bouteille.
Produire un champagne est complexe et prend beaucoup de temps. Le coût relatif à la production représente 10% du prix du produit final. Le prix de la bouteille ainsi que son étiquette représentent quant à eux environ 1,50€. D'autres méthodes moins coûteuses existent pour produire des vins effervescents. La méthode champenoise est cependant celle qui offre les plus beaux résultats. Il ne fait aucun doute qu'au nez et au palais, les bons champagnes se distinguent de tous les autres vins pétillants.
Dès la vendange, les plus hauts critères de qualité sont appliqués. Une vendange manuelle est donc obligatoire en Champagne, afin de récolter les grappes entières et de ne pas abîmer les baies. Cela implique d'ores et déjà un coût de main-d'œuvre et de logistique, afin d'acheminer les raisins des parcelles jusqu'au chai. Si pour la grande majorité des champagnes le produit final est le résultat d'assemblages de raisins vendangés dans différents millésimes, les champagnes millésimés doivent obligatoirement être élaborés à partir de raisins issus à 100% de la même vendange. Le climat étant continental frais, ce qui rend la viticulture parfois compliquée en Champagne, les champagnes millésimés ne sont élaborés que lors des années exceptionnelles. Ces éléments influencent directement le prix final.
La vinification complexe, dite la méthode traditionnelle ou encore la méthode champenoise, requiert quant à elle non seulement du temps, mais une manutention et un savoir-faire bien précis. Chez les champagnes, les assemblages sont effectués de manière rigoureuse. Pour les champagnes de marque ou encore les champagnes millésimés, les assemblages sont encore plus précis et soumis à des règles strictes.
Une fois l'étape du remuage effectuée, qui prenait autrefois jusqu'à huit semaines avant l'arrivée des machines, vient l'élevage du champagne. L'élevage s'effectue en fût de chêne et cette étape peut durer plusieurs années. Pour les champagnes d'entrée de gamme, le vieillissement, tout comme pour les étapes précédentes, est réduit au maximum. Dans le cas des champagnes millésimés, le temps d'élevage est quant à lui rallongé jusqu'à 36 mois. Pour la maison de champagne qui s'occupe de l'élevage, ce vieillissement prolongé génère un coût de stockage qui se reflète bien évidemment sur le produit final.
La marge sur un champagne peut représenter de 20 à 30% du prix total de la bouteille. Ce pourcentage inclut à la fois la marge du producteur ainsi que celle du distributeur. Ces marges sont cependant bien souvent inégalement réparties entre producteur et distributeur. Pour prendre un cas pratique, sur une bouteille de champagne vendue 30€, le producteur reçoit 2,50€, tandis que le distributeur gagne 6,50€. Le meilleur rapport qualité-prix est obtenu directement à la propriété, en ne passant pas par un intermédiaire. C'est l'occasion de vous intéresser aux petits producteurs de champagne, ainsi qu'aux champagnes de vignerons, pour découvrir des cuvées qui changent des grandes marques de champagne !
Pour mieux vous y retrouver lors de l'achat de votre bouteille de champagne, observez les petites lettres sur la capsule verte. Ce duo de lettres vous indique précisément le statut du producteur, ainsi que celui de l'embouteilleur.
C'est le cas d'une société achetant des raisins à un vigneron. Cette société vinifie et élabore son propre champagne à partir de la matière première achetée. Les bouteilles de champagne peuvent ensuite être achetées sur latte et commercialisées sous le nom ou la marque de la société. Cette mention concerne près de 50% des maisons de Champagne sur le marché.
Le vigneron cultive lui-même ses vignes, vinifie sa récolte et élabore lui-même son champagne. Il embouteille et commercialise ses cuvées sous son nom ou sa marque. Le vigneron maîtrise toutes les étapes de A à Z.
Le viticulteur confie ses raisins à une coopérative. Il récupère ensuite le produit une fois la deuxième fermentation en bouteille effectuée. Ce champagne est ensuite commercialisé sous le nom ou la marque du viticulteur.
Cave coopérative chez laquelle les adhérents apportent leurs raisins. Les employés de la cave coopérative se chargent de les presser, de les vinifier et d'élaborer les assemblages. Les champagnes sont ensuite commercialisés sous le nom ou la marque de la coopérative.
Un distributeur commercialise sous sa propre marque des bouteilles achetées à un producteur de champagne.
'Marque d'acheteur' ou 'Marque auxiliaire' cette catégorie fait référence à un détaillant qui commercialise un champagne dont il n'est pas l'élaborateur. Il peut également s'agir d'une marque secondaire appartenant à un négociant manipulant, d'un champagne au nom d'un distributeur de grande surface, ou encore d'un négociant distribuant du champagne fait par un autre négociant ou vigneron.
Le marketing est très important en Champagne et il impacte tous les producteurs, de grandes maisons de champagnes, aux gros groupes de luxe tels que LVMH, jusqu'aux vignerons indépendants. Les frais reliés au marketing englobent l'organisation et la participation des évènements reliés à la dégustation et à la promotion du produit. Sur le coût d'une bouteille finale, les frais reliés au marketing peuvent représenter entre 3€ et 6€ par flacon. Ces frais peuvent augmenter, selon la nature du produit. En effet, des cuvées plus luxueuses avec un emballage spécial ou encore des éditions limitées peuvent en effet élever le coût relié au marketing de façon considérable.
Certaines étiquettes et certains coffrets sont créés en collaboration avec des artistes, ou encore des personnalités connues. Peintres, acteurs ou grands noms de la musique, plusieurs se sont associés avec des grandes maisons de champagne afin d'élaborer un design unique. Les frais reliés au marketing pour ce genre de collaboration se reflètent bien entendu dans le prix final. La bouteille standard de 75cl étant la plus commune, il existe d'autres formats de champagne plus grands pouvant aussi jouer sur le budget marketing. Magnum, jéroboam, réhoboam, mathusalem, salmanazar ou encore balthazar, tous ces formats de champagnes contribuent à élever le prix final du champagne.
En France, la vente de champagne est soumise à 20% de taxes TVA. Pour reprendre l'exemple d'un champagne à 30€, 6€ est consacré au paiement de la TVA. Produit de consommation très exporté partout à travers le monde, la TVA n'est pas la même d'un pays à l'autre. Le champagne est également soumis à des accises. Les accises sont une taxe supplémentaire, qui concernent tous les produits dont les pouvoirs publics souhaitent limiter la consommation. Avec le tabac et l'essence, les produits alcoolisés ne font pas exception ! Cet impôt indirect sur les vins mousseux représente 9,59€/ hectolitre.
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dans la catégorie “Vins, bières et spiritueux”
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