Si rhum et cachaça ont en commun la transformation de la canne à sucre, ils sont pourtant différents. Voici quelques éléments de réponse pour les distinguer.
La cachaça est souvent confondue avec son cousin le rhum, à tel point que lorsqu'il vient du Brésil, le rhum est appelé à tort "cachaça".
Rhum et cachaça ont en commun la transformation de la canne à sucre. Ils sont tous deux issus de jus de canne à sucre obtenu par broyage.
L'un comme l'autre, rhum et cachaça peuvent être consommés dans leur version « blanche », c’est-à-dire sans passage par le vieillissement au contact du bois. Toutefois, rhum et cachaça se trouvent aussi en version vieillie, élevée en fûts.
En effet, la cachaça peut être vieillie en fûts pour une durée minimale d'un an. La particularité de la cachaça est que son vieillissement peut se faire dans des fûts autres que le chêne, contrairement à la plupart des spiritueux : umburana, jequitibá, ipê, tapinhoã, baumier et autres bois issus du Brésil. Des bois qui confèrent couleurs et arômes caractéristiques à la cachaça. On trouve donc la cachaça gold qui est vieillie en fût, et la cachaça blanche qui est mise immédiatement en bouteille après distillation. Pour les amateurs, la cachaça gold est la meilleure. Mais cela reste une question de goûts.
Il faut savoir que la cachaça est LA boisson typique et exclusive issue du Brésil. Elle est issue de la culture de la canne à sucre importée par les colons portugais au XVIᵉ siècle. Le mot "cachaça" est même protégé par la législation brésilienne et sa production est strictement limitée au Brésil. Au-delà du Brésil, la cachaça est également très populaire au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique latine. Le rhum lui a émergé au début du XVIIᵉ siècle dans les colonies britanniques des Caraïbes.
Le rhum est un produit raffiné qui subi plus de transformations que la cachaça. La cachaça, plus rustique, est le résultat d'une distillation plus authentique. Elle est d'ailleurs produite de manière artisanale par de très nombreuses maisons locales, où on la désigne aussi sous les noms d''aguardente"(eau-de-vie), "pinga" (gnôle) ... Le nom de ces alcools varie aussi selon les régions (branquinha, birita, caninha, gas, óleo etc).
Contrairement au rhum agricole qui est distillé à 65-75° et vieilli en foudres de chêne puis ramené aux degrés souhaités par adjonction d’eau de source, la cachaça est distillée à 40° et immédiatement embouteillée, ce qui lui confère des arômes parfois très puissants, comme pour revivre les heures les plus intenses de l’histoire du pays le temps d’un verre…
Parmi les alcools les plus consommés au monde, la cachaça est devenue un véritable produit culturel. C'est simple, elle est connue pour être LA boisson brésilienne par excellence et l'ingrédient de base du 3ᵉ cocktail le plus consommé dans le monde aujourd'hui, la Caïpirinha. Très en vogue pour un alcool produit principalement de manière artisanale ! L’Institut Brésilien de Cachaça (IBRAC) a même célébré la croissance significative des exportations en 2016.
L'histoire de la cachaça est liée à l'Histoire du Brésil : La première plantation de canne à sucre au Brésil a été faite dans 1504, par l'explorateur Fernão de Noronha, qui s'est installé sur un archipel qui porte aujourd'hui son nom. Il est possible de dater la construction du premier moulin à canne sucre. Elle remonte à 1516, sur le territoire administratif colonial de l'île d'Itamaracá créé par le Roi Manuel 1er, sur le littoral de l'État actuel de Pernambouc. Un territoire initialement conquis pour l'exploitation du bois-brésil. Un bois aux propriétés tinctoriales qui aurait d'ailleurs donné son nom au pays par la suite. La preuve documentaire de cette thèse a été découverte à Lisbonne dans les registres de paiement douaniers d'une charge de sucre en provenance de Pernambouc. Un document qui date de 1526. Les recherches archéologiques menées en parallèle par l'Université Fédérale de Bahia, ont mis à jour les ruines d'un moulin à canne à sucre datant de 1520 dans les alentours de Porto Seguro.
Martim Afonso de Souza, qui dirigea la première expédition colonisatrice du Brésil et fonda le premier vrai établissement sur le pays en construisant le fort de São Vicente en 1532, joue un rôle décisif : il développa la construction de moulins et la culture de la canne à sucre.
Bien qu'il n'y ait aucune trace précise de l'endroit même de la première distillation de cachaça, on peut toutefois la situer sur le littoral brésilien le plus oriental, entre 1516 et 1532. Par conséquent, cela en fait le premier alcool d'Amérique latine, avant même l'apparition du fameux pisco péruvien, de la tequila mexicaine et du rhum des Caraïbes.
Au 19ᵉ siècle, au Brésil, la boisson était prisée des esclaves pour oublier leur condition : ils boivent du « garapa » : du jus de canne à sucre bouilli sans fermentation. Le breuvage indigeste est obtenu en pressant la canne à sucre au moyen de presses rotatives. L’ébullition permet de stériliser, évitant ainsi le développement de bactéries…
Dans les années 1910, le Brésil cherche son indépendance économique. C’est ainsi que se développe un courant moderniste brésilien avec la littérature, l’art et… la cachaça qui participe à cet essor comme produit identitaire, culturel, de fabrication locale, et ne pouvant surtout pas être exporté pour en faire une puissante valeur nationale.
Les synonymes et les surnoms créatifs inventés par le peuple brésilien se sont accumulés pendant plus de quatre siècles d'histoire de la cachaça. Certains de ces mots ont été créés dans le but de tromper la surveillance de la métropole à l'époque où la cachaça était interdite au Brésil, la boisson était en concurrence avec la grappa européenne. Il y a plus de deux mille mots pour désigner la cachaça. Certains de ces surnoms sont : abre-coração (cœur ouvert), água-benta (eau bénite), bafo-de-tigre (souffle du tigre) et limpa-olho (lavage des yeux). Il existe aujourd’hui plus de 4 000 sortes de cachaça. Quelques grandes entreprises exportent leurs produits, mais la grande majorité est produite par de très nombreuses maisons locales, écoulant leur stock au marché, parfois très local.
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