Dès l’Antiquité, les Phocéens arrivent sur les côtes, introduisant ainsi la vigne. Cependant, comme pour la plupart des régions viticoles françaises, les Romains sont à l’origine du développement de sa culture à Tavel. Le terroir de la région se révèle particulièrement propice à la viticulture. D’ailleurs, les accumulations de pépins de raisins découvertes lors de fouilles archéologiques d’un domaine gallo-romain attestent d’une production régulière de vins. Suite au déclin de l’Empire romain, les invasions barbares ralentissent la production de vins. Cependant, l’implantation de diverses institutions ecclésiastiques est suivie de nombreuses transactions foncières, favorisant le développement du vignoble de Tavel. Vers le milieu du XIVe siècle, le pape Innocent VI, qui appréciait particulièrement les vins de la rive droite de la région rhodanienne, choisit un vin de Tavel issu du Prieuré de Montézargues pour sa table pontificale. Un domaine viticole qui existe toujours !
Le vignoble de Tavel continue d’évoluer au fil des siècles. Les paysans abandonnent notamment la culture de céréales vivrières pour se consacrer à la culture de la vigne. Par ailleurs, les vins de Tavel et de la région rhodanienne continuent d’être exportés vers l’Italie, même après le retour des Papes à Rome et jusqu’à la révolution. En 1902, les producteurs de vins de Tavel créent le « Syndicat des Propriétaires Viticulteurs de Tavel ». En 1926, ce dernier fixe les limites de l’aire de production de Tavel. Dix ans plus tard, la ténacité des vignerons et du baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié finissent par faire reconnaitre l’Appellation d’Origine Contrôlée Tavel. Cette dernière constitue ainsi la première AOC Rosé en France.