Célèbre vin blanc liquoreux du Sud-Ouest
Monbazillac est un vin du Sud-Ouest, au cœur du vignoble du Bergeracois entre les aires d'appellation de Saussignac et de Pécharmant. Ils sont issus de vignes en coteaux à pente faible sur la rive gauche de la Dordogne, face à la ville de Bergerac. Elles s'épanouissent sur des sols argilo-calcaires, sous un climat océanique tempéré. Le vignoble se compose de graves sur les terrasses depuis Colombier jusqu'à Pomport, de calcaire sur la côte Nord et de molasse d'Agenais dans le secteur du plateau. L'AOC Monbazillac s'étend sur cinq communes : Monbazillac, Colombier, Pomport, Rouffignac-de-Sigoulès et Saint-Laurent-des-Vignes. Ce vignoble a la particularité de faire exception à la règle de l'exposition au Sud comme étant la plus propice à la culture de la vigne, puisque les vignes de Monbazillac sont bel et bien orientées vers le Nord. Un terroir unique qui a largement fait ses preuves !
Le vignoble historique de Monbazillac
C'est à l'époque où les abbayes développaient le vignoble français que naît le vin de Monbazillac. Les moines de Saint-Martin découvrent, par pur hasard selon la légende, un intérêt à vendanger tardivement. Les baies sont plus concentrées et un champignon s’y dépose : le botrytis cinerea. Les terres de Mont-Bazaillac appartiennent au prieuré bénédictin de Saint-Martin créé à Bergerac en 1080. Le Moyen-Âge est l'âge d'or du vignoble de Bergerac et de Monbazillac. Une distinction des vins du Bergeracois se met progressivement en place, à l'initiative des propriétaires de vignes qui souhaitent protéger leur production. Les vins de la Vinée, sont des vins produits dans le secteur de Bergerac. À la fin de la guerre de 100 ans, les bourgeois de Bergerac s'enrichissent et achètent aux moines de Saint-Martin des domaines situés autour de Saint-Laurent-des-Vignes et de Rouffignac-de-Sigoulès.
Monbazillac et les marques hollandaises
La révocation de l'édit de Nantes en 1685 marque un tournant commercial pour le vignoble de Bergerac et de Monbazillac. Cet édit force de nombreuses familles bourgeoises huguenotes à s'installer en Hollande, un exil qui forge des relations commerciales avec un engouement particulier pour les vins blancs liquoreux à l'époque. Le succès est tel que pratiquement tous les vins de Monbazillac sont exportés. On voit alors apparaître les « marques hollandaises », nom donné aux vins de Monbazillac vendus en Hollande à la fin du 17e siècle, un blason gravé au fer rouge sur les barriques qui voyageaient jusqu'aux Pays-Bas. Les Hollandais, puissance commerciale en essor à cette époque, surnomment les vins de Monbazillac « Madère du Périgord », en référence à sa gourmandise.
Monbazillac et l'épreuve du phylloxéra
Comme tout le vignoble français, Monbazillac se voit frappé par un puceron qui ravage ses vignes. Cette crise fut passagère, on constate déjà en 1895 une renaissance du vignoble à l'aide de porte-greffes américains. C'est un des vignobles du Périgord qui retrouve rapidement sa notoriété.
Le Monbazillac aujourd'hui
S'il a été connu en Europe dès le 17e siècle, il faut attendre 1936 pour voir la création de l'Appellation d'Origine Contrôlée par l'INAO (Institut National de l’origine et de la qualité). Aujourd'hui, les vins de Monbazillac sont connus dans le monde entier pour leur douceur et leur gourmandise.
En 2022, après quelques mois de travaux, le Château de Monbazillac, dont la cave coopérative de Monbazillac est propriétaire, a réouvert ses portes en proposant une expérience immersive autour de ce vin liquoreux, de l'art et de l'histoire. Un lieu oenotouristique, surplombant la vallée de la Dordogne, qui met en valeur d'histoire de ce vignoble et de cette appellation phare du Sud-Ouest. Récemment, une cuvée de Monbazillac a même été servie au cours du banquet du prix Nobel à Stockholm en 2023, en accord avec un dessert. C'est un coup de projecteur important pour l'appellation qui conserve sa renommée à l'échelle mondiale.