La marque Dom Pérignon hérite son nom de l’artisan d’exception Dom Pierre Pérignon, cellérier de l’Abbaye d’Hautvillers. Ce moine visionnaire et audacieux s’occupait à la perfection de l’exploitation du vignoble et de la production de vin, se consacrant à la quête du meilleur vin du monde. De son vivant, ce moine bénédictin acquiert une haute réputation grâce à la qualité de ses vins tranquilles, produits à partir des raisins provenant de « la Rivière » et de « la Montagne » de Reims. À l'époque les vins d'Épernay étaient connus sous le nom de « vins de la rivière ».
QUI EST DOM PERIGNON ?
Pierre Pérignon est né à Saint-Menehould, en Argonne, en 1638. Il est ordonné prêtre en 1667 avant de devenir cellérier à l’ Abbaye d’Hautvillers, l’année suivante. Fondée par Saint Nivard, archevêque de Reims, vers 650, cette abbaye bénédictine avait été détruite et reconstruite à plusieurs reprises avant d’être réédifiée sous l’impulsion de Catherine de Médicis, au cours du XVIe siècle.
En entrant en fonction au sein de l’abbaye, Dom Pierre Pérignon se charge des travaux de rénovation et de la construction de nouveaux bâtiments. Par ailleurs, ce moine bénédictin s’occupe de la gestion des affaires monastiques et du développement de l’activité du vignoble. D’après les documents écrits, il était appelé « Dom procureur » ou «Dom Pierre ».
Pour trouver le meilleur goût possible, Don Pierre Pérignon se lance dans l’assemblage de plusieurs cépages. Selon la légende, il aurait goûté les raisins de différents crus et cépages champenois pour créer les assemblages, malgré sa cécité. Grâce à une grande sensibilité gustative, il parvenait à déterminer la typicité d’un cru en le classifiant selon l’année de vendange. Dom Pierre Pérignon maîtrisait parfaitement chaque étape de la fabrication du vin, de la viticulture aux assemblages, en passant par les vinifications. En plus d’avoir amélioré la qualité des vins rouges, il est aussi à l’origine des pressurages doux afin d’obtenir des vins blancs à partir du cépage Pinot Noir.
Décédé en 1715, Dom Pierre Pérignon a consacré 47 ans de sa vie à la création du vin de champagne. Cependant, nul ne peut réellement attester qu’il est l’unique initiateur du processus de création du vin de Champagne. Ce qui est sûr, c’est qu’il excellait dans l’art de l’élaboration des vins. D’ailleurs, un auteur anonyme a rédigé en 1718 un traité concernant la viticulture et la fabrication de vin en Champagne. Dans ce texte, un passage concernant Dom Pérignon affirme que « Jamais homme n’a été plus habile à faire du vin ; c’est lui qui a mis en grande réputation le vin de cette abbaye ».
OU SE TROUVE LA TOMBE DE DOM PERIGNON ?
La tombe de Dom Pérignon se trouve dans le chœur de l’église abbatiale Saint-Sindulphe à Hautvillers.
UN NOM ASSOCIE A LA DECOUVERTE DE LA METHODE CHAMPENOISE
Comme susmentionné, le champagne Dom Pérignon doit son nom à cet illustre moine et procureur de l’Abbaye d’Hautvillers en 1668. Selon la légende, Dom Pierre Pérignon, considéré aujourd’hui comme le « père spirituel du champagne », aurait mis au point la méthode champenoise.
L’histoire la plus courante raconte qu’il aurait découvert la méthode contrôlée pour faire mousser le vin de champagne à l’intérieur de la bouteille. Pour rendre les flacons plus esthétiques et plus propres, mais aussi pour une meilleure conservation, le moine bénédictin aurait coulé de la cire d’abeille dans le goulot des bouteilles. Les flacons devenaient ainsi complètement hermétiques.
Cependant, à cause de la pression, une grande partie des bouteilles auraient explosé au bout de quelques semaines. Cette explosion est due à une seconde fermentation engendrée par le sucre contenu dans la cire qui tombe dans la bouteille. L’acide malique se transforme alors en acide lactique qui est plus carbonique. D’après cette légende, la découverte du champagne par Dom Pérignon est ainsi le fruit du hasard.
Il faut cependant savoir que la mise en bouteille en verre du vin débute au cours des années 1660 et vers 1670 en Champagne. Le choix de cette matière a été fait afin d’améliorer les conditions de conservation des arômes. Le tirage était réalisé avant la fin de la première fermentation. Il faut aussi préciser toutefois que les Anglais avaient joué un rôle clé en mettant au point un bouteille de vin résistante bien avant, tout comme ils avaient popularisé le bouchon en liège, déjà utilisé au Portugal et en Espagne. Ce conditionnement donne naturellement le vin un caractère pétillant. À cause de la pression, les bouteilles explosaient ou les bouchons sautaient. Les vignerons surnommaient alors les vins pétillants « saute-bouchon » ou « vin du diable ».
Pour améliorer la qualité du vin et lutter contre la prise de mousse, pouvant entraîner un défaut de fabrication, Dom Pérignon se serait inspiré de la méthode ancestrale de vinification des vins effervescents de Limoux, lors d’un pèlerinage à l’abbaye bénédictine de Saint-Hilaire, dans le Languedoc. Ce procédé consiste en la mise en bouteille du vin avant la fin de la fermentation. Une technique existant depuis plus d’un siècle ! Afin de répondre à l’engouement de la Cour de France de Louis XIV pour les vins pétillants, Dom Pierre Pérignon teste la méthode sur les vins de Champagne à son retour à l’abbaye d’Hautvillers. Il choisit d’utiliser un bouchon en liège, maintenu grâce à une ficelle de chanvre imprégnée d’huile, pour fermer les bouteilles. Ce type de bouchon permet de conserver la fraîcheur et la mousse du vin effervescent. Pour éviter l’explosion, Dom Pierre Pérignon aurait préconisé l’utilisation d’un verre plus épais pour renforcer les bouteilles.
Bien que la réputation de Dom Pierre Pérignon en tant qu’initiateur de la méthode champenoise soit née au cours du XVIIe siècle, la première cuvée portant son nom n’est élaborée qu’en 1921. Depuis, la Maison de champagne n’a cessé de se renouveler et de faire preuve de créativité pour proposer des cuvées, classées parmi les plus célèbres du monde.