Culture de la canne à sucre, Valle de los Ingenios, Trinidad, Cuba
Lorsqu’il est question de rhum, l’île de Cuba est sans aucun doute le premier lieu qui vient à l’esprit. Attirant ceux qui recherchent le soleil et les plages de sable blanc, cette contrée est en effet un paradis pour les amoureux de rhums. De l’introduction de la canne à sucre sur l’île à la révolution de Fidel Castro, en passant par la prohibition américaine, le rhum cubain a été façonné par une histoire riche en rebondissements. Reconnu à travers le monde pour ses rhums au caractère léger, parfaits pour la réalisation de cocktails, ce pays produit également des cuvées hors d’âge d’exception, dédiées à la dégustation. Des nectars reflétant à la perfection l’originalité et la richesse du terroir cubain !
Culture de la canne à sucre, Valle de los Ingenios, Trinidad, Cuba
L’histoire du rhum cubain commence avec l’introduction de la canne à sucre sur l’île en 1493 par Christophe Colomb. Au cours des décennies qui suivent, l’île de Cuba devient une colonie de la couronne espagnole. Elle commence à produire du protorhum ou « aguardiente ». Cette époque sombre de la colonisation est aussi marquée par le développement de la traite négrière : l’arrivée des esclaves venus d’Afrique noire favorise l’implantation et le succès de la culture sucrière cubaine, puis la production de rhum en parallèle. Si la distillation est interdite par les colons espagnols, la donne change sous la brève occupation britannique de 1761. Cette époque est marquée par la relance de l’industrie du sucre et du rhum, notamment avec la réintroduction d’équipements de distillation. La culture de la canne à sucre prospère davantage avec la proclamation de l’indépendance d’Haïti, principal producteur de sucre au monde, en 1791. Au cours de la révolte des esclaves, la plupart des champs de canne à sucre et des moulins sont détruits et brûlés. Cuba hérite ainsi d’une part du marché international.
L’histoire du rhum cubain a aussi été façonnée par des hommes ambitieux et novateurs, contribuant à sa renommée internationale. Pedro Diago, souhaitant élaborer un nectar de qualité à l’image de celui déjà produit sur d’autres îles caribéennes, fait venir des alambics modernes sur l’île. Ces équipements permettent d’élaborer des rhums plus fins. Considéré comme le père du rhum cubain, il est également à l’origine de la conservation des aguardientes dans des jarres enterrées pour affiner l’eau-de-vie. Plus tard, il décide d’élever les aguardientes dans des fûts de vieillissement provenant d’Espagne.
Facundo Bacardi est une autre figure emblématique de l’histoire du rhum de Cuba. En 1862, cet émigré espagnol fonde la distillerie Bacardí à Santiago de Cuba. Il fait l’acquisition d’un premier alambic moderne et une colonne à distiller. Il se livre également à d’autres expérimentations : filtration sur charbon actif après vieillissement, vieillissement en fûts de chêne blanc. Ces différentes expériences lui permettent de créer un rhum léger et aromatique. Un style qui conquiert le monde ! Son fils Emilio Bacardí reprend ensuite les rênes de la distillerie pour en faire l’une des entreprises les plus prospères de l’île. Il participe également à la lutte pour l’indépendance du pays à compter de 1868.
En 1920, la prohibition américaine marque un tournant dans l’histoire du rhum cubain. En effet, l’île devient la terre de prédilection de stars de cinéma et de riches touristes qui y viennent consommer du rhum. La légende du rhum cubain est née au cours de cette époque dans la culture populaire. En effet, les Américains venus sur l’île y découvrent et savourent ce rhum cubain léger, ingrédient incontournable de nombreux cocktails. Au cours de l’année 1959, marquée par la fin de la révolution cubaine, l’histoire du rhum cubain connaît un nouveau rebondissement. En plus de la cessation des relations avec les USA, Fidel Castro nationalise toute l’économie, y compris la production de rhums, à l’exception de la distillerie Bacardí ayant des unités de production à l’étranger. Cette dernière se lance dans la production de rhums cubains hors des frontières de l’île, à Porto Rico, au Mexique, aux Bahamas et à Miami. Frappée d’embargo, l’île est privée du marché américain. Les rhums cubains, produits via l’entreprise étatique TecnoAzucar, sous la marque Havana Club, sont exportés en URSS et dans le bloc de l’Est. Cependant, l’effondrement de ce dernier engendre le déclin de l’exportation. En 1993, le gouvernement cubain s’associe au groupe Pernod-Ricard, acquérant 50 % de Havana Club International. L’entité Cuba Ron, réunissant la majorité des maestros roneros et devenue partenaire du groupe à travers la marque Havana Club, née alors. Cette dernière acquiert plus tard des parts de marché dans le monde entier.
Au fil des années, de nombreuses marques de rhums cubains renaissent ou ont été créées sur l’île de Cuba. La production de ron est aujourd’hui partagée entre plusieurs grandes distilleries, s’évertuant à produire le meilleur des rhums possibles.
Affichant un caractère trempé et riche en saveurs, les rhums Havana Club incarnent à la perfection le style du rhum cubain. Havana Club 3, Havana Club 7 ou encore Havana Club Especial, les cuvées les plus vendues de la marque, à la fois légères, fraiches, complexes et élégantes. Un profil acquis notamment grâce à un vieillissement tropical naturel. Chaque cuvée bénéficie d’un processus de vieillissement distinct permettant notamment de révéler des saveurs adaptées pour des cocktails spécifiques.
Considéré comme l’un des meilleurs rhums cubains, le rhum Santiago de Cuba se distingue par son mode de production. Grâce à la sélection des meilleures cannes à sucre dans la région fertile de la Sierra Maestra et au vieillissement en fûts de qualité, dont certains datent du début du XXe siècle, la marque élabore des rhums d’exception (cuvée Carta Blanca ou cuvée Anejo). Ces derniers sont produits suivant les traditions ancestrales de la région de Santiago de Cuba.
Parmi les meilleurs rhums de Cuba, certains sont produits par la distillerie Bocoy sous le nom de ron Legendario. Cette entreprise élabore aussi bien des rhums de dégustation que des rhums destinés à l’élaboration de cocktails. Que ce soit pour les amateurs de rhums jeunes ou de rhums cubains traditionnels et originaux, la distillerie Bocoy satisfait toutes les envies grâce à une large gamme de rhums : Anejo Blanco, Carta Blanca Superior, Legendario 7 ans ou encore Gran Reserva 15 anos.
Née de la collaboration entre Moët Hennessy et Cuba Ron, la marque Eminente figure parmi les premiers rhums de dégustations cubains, proposés sur le marché européen. Cette marque, imaginée par le Maestro Ronero César Marti, incarne la renaissance du rhum cubain du XIXe siècle. Avec les références Reserva 7 ans et Eminente Carta Blanca, ce maître rhumier prouve qu’il est possible d’élaborer des rhums de qualité exceptionnelle suivant la tradition cubaine. Pour cela, il joue notamment sur un pourcentage élevé d’aguardiente dans l’assemblage. Dans le cas de la cuvée Reserva, l’assemblage est réalisé à partir de 30 % de rhums légers qui titrent 95 % et de 70 % d’aguardientes, vieillis dans différents types de fûts.
Jusqu’au début du XIXe siècle, la fabrication du rhum cubain s’effectue suivant les mêmes techniques utilisées dans le reste du monde, notamment la distillation à repasse et les fermentations longues. L’arrivée de la colonne de distillation et de la filtration au charbon ont offert au rhum cubain une typicité et un caractère léger. Depuis, les rhums cubains sont élaborés uniquement à partir de mélasse locale, dont la fermentation se déroule pendant 24 heures. La distillation est réalisée en colonne, simple ou multiple.
Si les aguardientes, très aromatiques, sont distillées en colonne simple à 75 % d’alcool, les rhums légers sont produits des installations multi-colonnes et titrent en moyenne 94 ou 95 % d’alcool. Le vieillissement s’effectue en deux étapes. Après un pré-vieillissement en fûts pendant 2 ans et la filtration, les aguardientes sont diluées avec de l’eau et de l’alcool de canne à différentes proportions. Une seconde maturation est ensuite réalisée dans de très vieux fûts pendant des durées relativement longues et variables. Ensuite, les maîtres rhumiers choisissent parmi des dizaines de bases pour réaliser l’assemblage.
Depuis 2013, le rhum de Cuba bénéficie d’une Denominación de Origen Protegida (D.O.P). Cette appellation énonce différentes règles encadrant la production de rhums cubains. Un ron D.O.P Cuba doit être élaboré à partir de cannes à sucre cultivées et transformées à Cuba.
La fermentation, la distillation et le vieillissement doivent être effectués sur l’île. Par ailleurs, l’aromatisation et l’ajout d’autres additifs sont interdits. En ce qui concerne le taux de sucre par litre, il est fixé à 20 grammes maximum. Indiqué sur la bouteille, l’âge du rhum se prévalant de cette appellation correspond à celui du rhum le plus jeune de l’assemblage.
Le rhum cubain de dégustation se déguste à température ambiante et pur. Idéalement, ce spiritueux se sert dans un verre au col resserré, mais au ventre large, pour que les arômes restent concentrés. L’ajout de glaçons est peu conseillé pour éviter que le froid inhibe les fragrances de la boisson et ne dilue l’alcool en fondant.
Le rhum cubain est aussi indissociable des cocktails. Avec un rhum blanc ou ambré, il est possible d’élaborer une grande variété de recettes de cocktails. Mojito, Cuba Libre, Ti-Punch ou encore Daiquiri, il y en a pour tous les goûts.
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