Pour rappel, le whisky désigne une eau-de-vie dont la fabrication nécessite la distillation de céréales (orge maltée ou non, seigle, maïs, blé, blé noir, etc.). Le spiritueux vieillit en fûts de chêne. Aujourd’hui, son origine reste un sujet de débat entre l’Écosse et l’Irlande qui en revendiquent la paternité. Le whisky arrive beaucoup plus tard sur le territoire américain. Les États-Unis ont une culture principalement fondée sur les couches migratoires successives, et cette eau-de-vie ne fait pas exception. Traversant des crises économiques, les Écossais, mais surtout les Irlandais, émigrent au pays de l’Oncle Sam, emportant avec eux les secrets de la distillation de céréales pour la fabrication de whisky. Les Irlandais amènent aussi le terme whiskey avec un « e » pour désigner cette eau-de-vie. N’ayant sous la main que peu d’orge, les immigrés utilisent d’autres céréales et adaptent leurs méthodes pour la production de whisky.
Les néo-américains s’installent principalement dans l’État du Kentucky offrant des conditions idéales pour produire du whisky (abondance des cultures de maïs et eau calcaire). L’utilisation des ressources de cette région leur permet de créer le bourbon. Les premiers pionniers allemands et hollandais arrivés sur les territoires de la Nouvelle-Angleterre et du Canada contribuent aussi à façonner l’histoire du whiskey américain. Apportant avec eux des caisses entières de seigle, ils cultivent cette céréale au goût prononcé sur de nouvelles terres agricoles. Vers la fin du XVIIIe siècle, ils commencent à utiliser le seigle pour la production de whisky, donnant naissance au rye whiskey.