Vins Primeurs Millésime 2022

Quand sortent les primeurs ?

Du 24 au 27 avril 2023, lors de la Semaine des Primeurs, les professionnels ont estimé la qualité des vins du millésime 2022. Les notes des primeurs par château tombent au compte goutte, mais Vinatis se penche déjà sur l'issue des dégustations. Nos experts ont fait le déplacement à Bordeaux au cœur des Primeurs et ont dégusté globalement un superbe millésime. Premières impressions : 2022 est considéré comme un millésime hors norme pour le vigneron, et comme un millésime surprenant pour tout bon connaisseur. Des vins prometteurs qualitativement, à défaut d’être généreux quantitativement. On peut se réjouir des bonnes affaires à faire.

vins primeurs 2022

La tendance du millésime 2022 en quelques mots

De belles surprises, cette année ! Les spécialistes s'accordent sur la qualité des vins des grands châteaux révélant déjà toute leur finesse et leur aboutissement. Malgré des conditions climatiques extrêmes d'un été sec et chaud où les cultures ont souffert de la sècheresse, la fraîcheur est bien au rendez-vous. On aurait pu s'attendre à déguster des vins à l'expression cuite ou compotée du fruit, des vins au profil de millésime très solaire dénués d'acidité, mais les vins Primeurs 2022 ont bel et bien conservé leurs arômes et leur délicatesse. Une fraîcheur inespérée qui fait toute la concentration de ce millésime. Les jus sont solaires, mais sans faire défaut à la fraîcheur du fruit et à la puissance de ses arômes. Voilà qui promet des vins admirables de finition, de belle facture, avant même la mise en bouteille.

Les experts confirment des vins réussis dans les primeurs de Bordeaux 2022

Négociants et critiques de presse spécialisée se sont prêtés à ne nombreuses dégustations organisées par les châteaux. Près de 6000 dégustateurs se sont pliés à l'exercice, dont pour les plus célèbres, James Suckling, ou encore les critiques de Wine Advocate, sous la fameuse notation de Robert Parker. Les notes attribuées aux vins avant leur vieillissement en fût influencent le tarif et l'attractivité du millésime. Malgré la sècheresse, la fraîcheur est au rendez-vous, avec un taux d'acidité correcte. Les jus sont colorés. Le millésime 2022 aura produit des vins riches et beaux par leurs tannins et la couleur. Lors des assemblages, les châteaux ont dû sélectionner entre les lots de cépages car Cabernets et Merlots pour les rouges ; Sauvignons et Sémillons pour les blancs, ne sont pas comportés de la même manière sous les contraintes climatiques extrêmes. Il en résulte des vins charmants, très ciselés et très précis qui ne tombent pas dans l'excès et surtout une belle maîtrise du millésime.

Les vins rouges

Les primeurs rouges auront très probablement un bon potentiel de garde grâce à l'acidité du vin qui garantit sa fraîcheur. Des tannins remarquables de densité et de finesse avec des notes très affirmées de fruits noirs et de fruits rouges. Parmi les sous-régions et appellations qui ont créé la surprise, on relèvera notoirement les vins du Médoc qui se sont révélés colorés, avec des tannins bien présents, mais soyeux et surtout un joli fruit :

  • Saint-Estèphe est l'appellation qui se distingue le plus, considérée comme la plus homogène. Des vins remarquables. Les vignobles aiment d'ailleurs particulièrement les étés chauds et secs, car les terroirs ont la capacité d'emmagasiner de l'eau en cas de stress hydrique de la vigne. Vous trouverez sur Vinatis toute une série de crus qui s'annoncent sublimissimes : du Château Haut Marbuzet, ou Château Montrose, en passant par d'autres domaines moins connus qui méritent qu'on s'y intéresse.
  • Les Pauillac reçoivent de belles notes, comme le Château Lafite Rothschild qui se démarque avec brio.
  • Les Saint-Julien restent classiques, mais se montrent très harmonieux. Château Ducru-Beaucaillou s'est notoirement révélé pour sa puissance, sa brillance et son élégance.
  • Les Margaux sont parfois hétérogènes les années chaudes car les terroirs ont tendance à souffrir du déficit hydrique, mais la prouesse des vignerons a été de maîtriser les extractions pour éviter l'astringence du vin. Parmi ces réussites, Château Palmer a particulièrement séduit les critiques. Château Prieuré Lichine atteint des sommets comme jamais depuis longtemps.

Autre sous-région notoire, les Saint-Émilion pour qui les terroirs sur le plateau calcaire ont pu profiter de l'action du sol qui a su libérer l'eau nécessaire pour les vignes.

Les vins blancs

Certains Sémillons se montrent amers mais, développent d'intenses arômes de pêche et d'abricot sur les terroirs d'exception. Les Sauvignons sont savoureux et précis aux arômes persistants.

  • Les vins blancs secs révèlent assez aromatiques grâce à la maturité phénolique (teneur maximale en tannins) qui a fini par rattraper son retard début septembre. Les vins blancs de Pessac-Léognan se révèlent plus surprenants que les rouges de l'appellation, pour leur vivacité et leur fraîcheur dues à la composition des Sémillons. Plusieurs crus réputés s'avèrent très prometteurs.
  • Pour les vins blancs sucrés, les choses ont été plus compliquées, mettant le vigneron à rude épreuve : dans le Sauternais : dès la fin août, les raisins mûrs attendent l'action bénéfique du fameux Botrytis Cinerea pour être récoltés en vendanges tardives. La chaleur a perduré, ne laissant pas la possibilité à la pourriture noble de s'installer. L'humidité est arrivée alors que la concentration des raisins n'était pas encore optimale. Deux possibilités s'offraient alors au vigneron : décider de récolter des raisins début octobre, des grains matures, mais imparfaits pour la vinification de liquoreux, ou alors prendre le risque d'attendre davantage pour la concentration souhaitée. Heureusement, la providence a fait que les températures ont pu être favorables mi-octobre, permettant aux raisins d’atteindre une bonne concentration et donc de réaliser une superbe récolte pour les vignerons ayant patienté. Ce qui donne des vins blancs plus liquoreux que moelleux dû à une récolte de raisins riches en sucre et peu acides. Le bilan est moins homogène avec de fortes disparités selon les choix des vignerons. On trouve des Sauternes et des Barsac AOC prodigieux.

2022 un millésime hors norme selon les experts

Pour ce millésime, face aux conditions climatiques, le défi pour le vigneron a été celui de l'adéquation entre la qualité des tannins, l'acidité qui apporte fraîcheur au vin et le contrôle du degré d'alcool. On connait la tendance : le réchauffement climatique modifie le goût du vin et les vignerons ne travaillent plus classiquement ni dans les vignes, ni dans les chais, espérant conserver le caractère de leurs vins. Températures, ensoleillement, précipitations, conditionnement des sols, voire incendies sont autant de paramètres qui influent sur le développement physiologique de la vigne. La hausse des températures perturbe le délicat équilibre aromatique du vin, ce dernier étant basé sur taux de sucre entraînant par conséquent un degré d'alcool plus élevé. Résultat : les vins ont tendance à devenir plus alcooleux avec les effets gustatifs de saveurs de fruit trop cuit, surconfituré ou compoté. Pour la recherche de l'équilibre, le vigneron opte pour des vendanges réalisées plus tôt dans l'année. Sur ce point, les experts s'accordent à dire que le millésime 2022 est "hors normes" par sa précocité, un millésime de record historique.

Un été caniculaire

La saison a commencé difficilement avec une chaleur venue assez précocement dès le mois de mai après un hiver assez sec. Le gel lui, a bien été le Bordelais a pu être épargné. L'absence de Mildiou aurait pu laisser entrevoir une récolte aux rendements normaux en volume, mais c'est bien la sécheresse et les épisodes successifs de canicule qui ont fait craindre le pire. Ces derniers engendrent des blocages de maturité du raisin. Vers mi-juillet, les pics de chaleur ont sévi au stade de véraison, c'est-à-dire au moment de la maturité du raisin sur les grappes, diminuant le poids des baies de 15 à 30% si on compare au millésime précédent. En cause, le déficit hydrique. Par conséquent, les raisins étaient moins gros, mais plus concentrés en sucre, ce qui a participé à une diminution des rendements de la récolte. Fort heureusement, la pluie tant attendue de la deuxième quinzaine d'août a permis de diminuer le stress hydrique des vignes pour éviter que le grain de raisin ne s'atrophie, et donc espérer plus de volume.

Des vendanges historiquement précoces

En 2022 dans la région du Bordelais, jamais les vendanges n'auront débuté aussi tôt, notamment pour les vins blancs avec presque une quinzaine de jours d'avance, soit une récolte mi-août. Celle des vins rouges ont débuté avec les Pomerol et les Pessac dès le 1er septembre, le Château Carbonnieux en Pessac-Léognan AOC étant l'un des premiers à dégainer les sécateurs. Des choix de vignerons qui aboutissent à un des vins qui étonnent pour leur fraîcheur intrinsèque.

Le mot de la fin : un millésime surprenant

Le millésime crée la surprise quant au contraste entre les conditions climatiques extrêmes et l'équilibre que trouvent les vins. L'équilibre des vins est bien au rendez-vous et une fois de plus, on peut conclure que 2022 est un millésime de vigneron : cela signifie que l'intervention humaine et les choix qui en découlent ont permis de remédier aux conséquences des aléas climatiques sur le goût du vin. L'attention quotidienne à la vigne, comme par exemple la décision d'éviter l'effeuillage afin de protéger les grappes du soleil, peut en effet considérablement influer sur la qualité du raisin. La logistique des vendanges a été un tour de force dans la mesure où cépage par cépage, parcelle par parcelle, elles ont nécessité des choix décisifs à cause des décalages de maturité des baies. Il était nécessaire de conserver une certaine fraîcheur du fruit tout en ayant une trame aromatique à fort potentiel. Lors de la vinification le vigneron a dû compenser le léger déséquilibre sucre/acidité par un travail de haute définition. Un tour de force réussi avec brio sur l'ensemble de domaines.

Les meilleures affaires portent sur la rareté du millésime 2022

Nos experts qui ont fait le déplacement à Bordeaux en sont revenus convaincus : c'est un millésime solaire tout en ayant gardé sa fraîcheur, de magnifiques vins aux notes de fruits très affirmées. Des vins charmants. La seule chose qui fait défaut à ce millésime, c'est le faible rendement. On l'a vu, la tension se joue nettement sur les volumes de ces vins en primeur, alors que la qualité est au rendez-vous. Et ce malgré le défi de recherche d'équilibre entre une acidité basse et des alcools élevés. Toutefois, cette année encore, les petits rendements feront la rareté des cuvées. À n'en point douter, le millésime 2022 fera date sur ces légendaires terroirs de Bordeaux.

Une hausse des prix justifiée

Pour cette année, les faibles volumes combinés au déséquilibre entre l'offre et la demande, poussent les châteaux à reconsidérer la grille tarifaire de leurs productions. Le marché s'attend logiquement à une hausse de prix générale. Tous les prix sont difficiles à prévoir, mais il est fort envisageable qu'ils soient à la hausse. Il y aura donc de belles bouteilles à acquérir pour les Bordeaux en primeurs 2022, à condition de comprendre la rareté de certaines cuvées. En dépit de rendements plus modestes qu’attendu, l'achat de vins en primeur reste une belle affaire en termes d'investissement avec des prix attractifs sur des vins aussi prometteurs que recherchés. Les bonnes affaires portent sur les Grands Crus Classés, mais aussi sur des pépites à découvrir pour les amateurs de vins de Bordeaux.

5 raisons d'acheter son vin en primeurs chez Vinatis

Pour vous donner l’accès à de grands vins d’exception, Vinatis est en partenariat avec le négociant Ginestet. Ce dernier négocie directement auprès de près de 150 châteaux et domaines viticoles, réduisant ainsi le nombre d’intermédiaires.

Pourquoi acheter des vins en primeurs ?

C'est avant tout un investissement : au moment de l'achat, le vin est en devenir, il n'a pas encore acquis sa valeur estimée. Les raisons d'investir peuvent varier selon l'objectif ou les occasions :

  • Anticiper un évènement important : l'année de la récolte peut correspondre à l'année de naissance d'un être cher et le vin peut être conservé jusqu'à sa majorité ou dégusté lors d'un évènement marquant de sa vie.
  • Réaliser une plus-value : les vins en primeurs vont prendre de la valeur dans le temps et peuvent être revendus ultérieurement à un montant supérieur au prix d'achat. Un investissement rentable car le vin est l'une des rares choses qui prennent de la valeur au fil des années.
  • Un cadeau à retardement : s'il est connaisseur, l'heureux acquéreur aura le choix d'ouvrir l'une des bouteilles après quelques décennies de patience, ou bien il pourra en estimer la valeur sur le marché dans le but de la revendre.
  • Constituer sa cave : les terroirs les plus emblématiques du Bordelais font depuis toujours l’objet d’une certaine fascination. Pour le passionné de vin, acquérir ces Grands Crus et Grands Vins permet de s’approprier les résultats d’un savoir-faire millénaire ainsi qu’une partie du patrimoine culturel. Chaque vin acheté en millésime vient compléter la collection. Bien souvent, l'idée de se faire plaisir et de partager le nectar avec les plus avertis, une manière de nourrir une passion pour le vin.

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